06 juillet 2010

Autour du peintre Adrien Lavieille


Adrien Lavieille a été en relation avec plusieurs artistes ou intellectuels, de par sa situation familiale, et de par son caractère très sociable.

Son milieu familial est un milieu d'artistes :

Eugène Lavieille (1820-1889), son père, peintre paysagiste, élève et ami de Corot (voir l'ouvrage Eugène Lavieille, peintre poète de la nature. De "l'école de Barbizon" au pré-impressionnisme) ;

Jacques Adrien Lavieille (1818-1862), son oncle paternel, graveur sur bois très connu de son époque ;

Marie Ernestine Lavieille (ou Marie Lavieille) (1852-1937), issue du second mariage d'Eugène Lavieille, après que celui-ci ait perdu sa première femme (mère d'Adrien) : elle fut peintre paysagiste comme son père ;
Charles Georges Ferville-Suan (1847-1925), mari de Marie Ernestine Lavieille, fils adoptif du peintre Charles Suan, et lui-même sculpteur ;

Marie Adrien Lavieille (1852-1911), née Marie Petit, sa femme, peintre intimiste (portraits, natures mortes) ;
Andrée Lavieille (1887-1960), fille d'Adrien et de Marie Adrien Lavieille, peintre de natures mortes et de paysages ;

Des relations de son père :

Léon Brunel-Rocque (1822-1883), artiste peintre, réalisa un portrait d'Adrien alors qu'il n'avait que 6 ans ;


Eugène Berthelon (1829-1914), fut un élève d'Eugène Lavieille, et devint comme lui un peintre paysagiste ; Adrien Lavieille vint régulièrement lui rendre visite, alors qu'il était déjà âgé, et en 1913, alors qu'Eugène Berthelon est malade, il écrit à sa fille : « Avec lui disparaîtra un de mes derniers souvenirs vivants de ma jeunesse. »

Des amis et relations de sa génération :

Avant tout Auguste Lepère (1849-1918), graveur et peintre, avec qui il fut très lié, et qui l'invita à différentes reprises dans sa maison de Saint-Jean-de-Monts en Vendée (1) ;

Auguste Lepère réalisa en 1912 une gravure représentant Adrien Lavieille en train de peindre à Saint-Jean-de-Monts : Le Paysagiste, qui a été exposée au Salon des Peintres Graveurs Français de 1912, et à celui de la Société Nationale des Beaux-Arts de 1913 ;
(1) L'ensemble des lettres adressées par Auguste Lepère à Adrien Lavieille, ou à sa fille Andrée et à son gendre Paul Tuffrau, (au total plus de 100 lettres), a été confié à l'Institut Nationale d'Histoire de l'Art (INHA).

Henri Paillard (1846-1912), graveur, illustrateur et peintre, très proche d'Auguste Lepère, avec qui Henri Paillard avait créé un atelier à Montmartre ;

Félix Noël (1839-1907), graveur sur bois, très lié également à Auguste Lepère (Auguste Lepère l'hébergea à Saint-Jean-de-Monts, lors des dernières années de sa vie, alors qu'il était malade) ;


Félix Noël (à gauche) et Auguste Lepère, à Saint-Jean-de-Monts.

Ernest Dargent, dit Ernest Yan' Dargent (ou Ernest Yan' d'Argent) (1849-1908), peintre et illustrateur ;

Auguste Gérardin (né en 1849 à Mulhouse), peintre et illustrateur ;

Paul-Joseph Blanc (1846-1904), artiste peintre, Prix de Rome en 1867, nommé professeur à l'École des Beaux-Arts en 1889, et qui participa à la décoration du Panthéon ; Adrien Lavieille travailla dans son atelier lors de sa formation de peintre ;

Pierre Fritel (1853-1942), artiste peintre, mais aussi graveur et sculpteur, avec qui Adrien Lavieille travailla, en 1890, pour les décors muraux de la basilique Saint-Martin de Tours ;

Jean-François Raffaëli (1850-1924), artiste peintre, qui raconta dans ses Promenades au Musée du Louvre (1913) comment il connut Eugène Lavieille par l'intermédiaire de son fils : « Aux environs de 1867, je ne peignais pas encore, mais j'approchais des peintres avec bonheur. J'avais, comme jeune camarade, le fils d'Eugène Lavieille, le bon paysagiste, élève de Corot, qui lui portait beaucoup d'amitié et ne manquait pas, lorsqu'il faisait une vente à l'hôtel Drouot, d'aller lui acheter quelque toile… Le fils me présenta à son père, et le père Lavieille, comme nous l'appelions, me présenta un jour à Corot, rencontré fortuitement dans la rue du Faubourg-Poissonnière. »

Les peintres Adrien Demont (1851-1927) et sa femme Virgine Demont-Breton (1859-1935) : Adrien Lavieille connut Adrien Demont lorsque celui-ci vint travailler dans l'atelier de Joseph Blanc ; par la suite, il fut parmi les amis que le couple reçut dans leur maison de Montgeron (cf. les livres de souvenirs d'Adrien Demont : Souvenances. Promenades à travers ma vie, 1927, et de Virgine Demont-Breton : Les maisons que j'ai connues, tomes 1 : Notre pays natal, 1926, et 2 : Nos amis artistes, 1927) ;

Joseph Bail (1862-1921), artiste peintre ;

Auguste Patey (1855-1930), graveur, Grand Prix de Rome en 1881, nommé en 1896 Graveur général des monnaies, et en 1913 membre de l'Académie des Beaux-Arts ;

Monsieur et Madame Patey, parents de l'artiste (1904) (petite plaque en bronze)

Edmond Sagot (1857-1917), éditeur d'art, et marchand d'estampes et de tableaux (deux peintures d'Adrien Lavieille furent achetées dans sa galerie), avec qui Adrien Lavieille fut mis en relation par l'intermédiaire d'Auguste Lepère ;

Robert de la Villehervé (1849-1919), critique littéraire et poète normand ; il écrivit en 1886 un poème sur La mère Tanisse, peinture à l'huile de Marie Adrien Lavieille ;

Henri Chollet (1840-1917), musicien, professeur de piano, chef d'orchestre et compositeur (il faut rappeler à cette occasion qu'Adrien Lavieille était lui-même très musicien) ; il fut témoin au mariage, en 1878, d'Adrien Lavieille et de Marie Petit ;

"1er Impromptu pour piano", par Henri Chollet (partition dédicacée au peintre Paul Joseph Blanc)

Des architectes, avec qui Adrien Lavieille travailla dans ses activités de peintre-décorateur :
- Jean-Marie Laloy (1851-1927), architecte du département d'Ille-et-Vilaine de 1883 à 1920, avec qui il travailla pour la restauration du Palais de Justice de Rennes ;
- Victor Laloux (1850-1937), Grand Prix de Rome en 1878, avec qui il travailla pour la décoration de la basilique Saint-Martin de Tours ;
- Georges Lisch (1869-1960), qui s'occupa, notamment, de la restauration du château de Vaux-le-Vicomte ;

Parmi les plus jeunes :

Jacques Beltrand (1874-1977), graveur, très lié à Auguste Lepère ;

Jean Alexis Morin, dit Morin-Jean (1877-1940), fils d'amis, archéologue, se consacrant peu à peu, à partir de 1911, à la peinture, l'illustration et la gravure ; auteur d'un Manuel pratique du graveur sur bois (1926) ;

Paul Tuffrau (1887-1973), jeune normalien (promotion 1908) lorsque Adrien Lavieille le connut, et qui épousa en août 1912 Andrée, la fille d'Adrien Lavieille ; reçu au concours d'agrégation de lettres classique en 1911, il consacra sa vie à la littérature, notamment du Moyen Âge, et à l'enseignement ;

Et des amis de Paul Tuffrau :
- André Ruplinger (1889-1914), normalien (promotion 1909) ;
- Bernard Marcotte (1887-1927), poète et conteur, dont la fantaisie répondait bien à celle d'Adrien Lavieille ;
- André Juin (1885-1978), sculpteur originaire d'Angoulême ; ainsi, Adrien Lavieille en janvier 1913 alla voir une exposition organisée à Paris par André Juin et Geroges Mathey : « Il est fâcheux pour notre ami que ses envois ne soient pas plus d'importance, et ce à cause du bagage plus gros de […] Mathey, qui absorbe toute l'attention et la mérite justement – Mais J. apparaît très délicat et plein de promesses aussi – » ;
- Henri Morel (1889-1944), normalien (promotion 1909), qui écrivait à Paul Tuffrau en 1920, à l'annonce de la mort d'Adrien Lavieille : « On ne pouvait avoir que de la sympathie et de l'admiration pour cette âme d'artiste si jeune et si vivante qu'il semblait que ni les années, ni le monde ne comptaient pour lui. »